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Obligation de conseil de l’assureur : la nécessité d’un conseil personnalisé

La Cour de cassation précise l’amplitude de l’obligation de conseil pesant sur l’assureur et le courtier au profit de l’assuré. Indépendante de l’information documentaire, elle doit être adaptée à la complexité de l’opération et répondre à la situation personnelle de l’intéressé.

par Thibault de Ravel d'Esclaponle 18 juin 2014

Cette décision de la première chambre civile du 4 juin 2014 rappelle que l’obligation de conseil pesant sur l’assureur est en passe d’évoluer comme celles pesant sur le banquier ou le conseiller en investissements financiers (V., sur ce point, et distinguant l’information du conseil, J. Bonnard, Droit des assurances, 4e éd., LexisNexis, 2012, no 94). Le conseil délivré doit être personnalisé ; il doit être circonstancié, dépendant tant de l’opération en cause que de la situation particulière du souscripteur.

En l’espèce, un médecin ayant cédé sa patientèle avait souhaité investir la somme en utilisant le mécanisme des contrats d’assurance de retraite complémentaire facultative, certains d’entre eux étant sous le régime « Madelin » de la loi no 94-126 du 11 février 1994. Le schéma proposé par son courtier était assez complexe, reposant sur la souscription successive de cinq contrats, entre le 24 décembre 1997 et le 14 avril 2000. Ayant éprouvé quelques difficultés, le médecin a souhaité réduire sa cotisation annuelle pour finir par subir la mise en réduction du premier contrat pour non-paiement de la cotisation. Cependant, la mise en réduction lui avait naturellement fait perdre divers avantages fiscaux attachés à ce régime particulier mis en place en 1994. Aussi reprochait-il à son courtier, mais également à...

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