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Le président de la République promet aux quartiers de la politique de la ville une « mobilisation générale » pour les réintégrer dans le droit commun. Et, à leurs habitants, de la considération.
par Marie-Christine de Monteclerle 17 novembre 2017
« On aura réussi quand il n’y aura plus ce mot de politique de la ville, mais une ambition de toutes nos politiques publiques qui se déclinent dans les quartiers en difficulté. » En déplacement à Tourcoing le 14 novembre, le président de la République n’était pas venu, a-t-il déclaré d’emblée, présenter des solutions et des outils pour les quartiers de la politique de la ville, mais « partager des convictions ».
La première de ces convictions est que la politique de la ville doit être co-construite avec les élus, les associations et les habitants des quartiers. Pour ce faire, Emmanuel Macron va se doter d’un conseil présidentiel de la ville, comptant une quinzaine de représentants des quartiers, qui suivra l’action au quotidien. Il s’est engagé également à réunir tous les trois mois à l’Élysée les acteurs de la politique de la ville, et notamment les élus. Il est vrai que, dans sa séquence politique de la ville, le chef de l’État est arrivé avec de bonnes nouvelles financières pour les acteurs. L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) investira ainsi 10 milliards d’euros sur les prochaines années. De même, Emmanuel Macron s’est engagé à ce qu’aucune commune concernée par la politique de la ville ne perde « le moindre crédit sur 2018 ». Sur le sujet délicat des contrats aidés, le président a promis que les 200 000 qui seront maintenus en 2018 seraient en priorité affectés aux territoires les plus fragiles et aux acteurs, notamment associatifs, de ces territoires.
Recréer le calme et l’ordre républicain
Pour autant, ces contrats restent pour lui une mauvaise solution. Pour faciliter l’accès des jeunes des quartiers à l’emploi, il mise sur la formation, la réforme de l’apprentissage et un nouveau dispositif d’« emplois francs ». Un mécanisme qu’il veut plus simple que les tentatives antérieures. Ces emplois, subventionnés par l’État à hauteur de 5 000 € par an sur trois ans pour les contrats à durée indéterminée et 2 500 € par an sur deux ans pour les contrats à durée déterminée de plus de six mois, devraient bénéficier à tous les demandeurs d’emploi des quartiers de la politique de la ville, quel que soit leur âge. Le dispositif sera expérimenté dans dix territoires dès le 1er janvier 2018.
Le président veut également favoriser la création d’entreprises dans les quartiers, via la restructuration de l’Agence France entrepreneur qui doit devenir « une véritable banque publique d’investissement dans les quartiers ». Il a promis aussi le retour des services publics : plus de bureaux de poste, de bibliothèques, de crèches, de médecins, via des maisons de santé. Plus de policiers aussi pour « recréer le calme » et « l’ordre républicain » et « une politique profondément exigeante, rigoureuse et parfois autoritaire » pour lutter contre la radicalisation.
Mais l’idée fondamentale sous-jacente derrière le discours d’Emmanuel Macron, ce que veut le chef de l’État pour les quartiers, c’est une « rénovation morale ». Ce qu’il a promis à leurs habitants c’est de la « considération ». Et ce dont il a tenté de les convaincre c’est qu’au-delà des mesures spécifiques, qu’il a qualifiées de « plan de mobilisation générale », c’est de l’ensemble de sa politique économique, sociale, éducative… qu’ils devraient bénéficier.
Les en a-t-il persuadés ? En tout cas, dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron le lendemain de son intervention, l’Association des maires Ville et Banlieue de France, très critique depuis le début du quinquennat, se déclare « prête à s’inscrire dans la démarche que vous impulsez ».
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