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Féminisation des mots : la Cour de cassation demande la marche à suivre à l’Académie française

par Thomas Coustetle 23 novembre 2017

Par missive du 20 avril 2017, Bertrand Louvel, premier président de la Cour de cassation, a demandé à l’Académie française quel devrait être l’usage à observer pour la féminisation des termes désignant les fonctions publiques. Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’institution, lui a adressé une réponse le 6 novembre dernier.

La règle est contenue dans la déclaration du 10 octobre 2014 de l’Académie. La ligne défendue est la suivante : « les termes désignant les fonctions publiques ont un caractère abstrait (…). Le genre de la personne qui occupe une telle fonction à un moment donné doit s’effacer derrière ce caractère ».

Pourtant, l’usage du féminin s’est étendu notamment au sein du ministère de la Justice qui utilise désormais les expressions « procureure, présidente, conseillère, substitute », si bien que la règle défendue par l’Académie « apparaît souvent comme un particularisme source d’interrogation », observe Bertrand Louvel.

Dans sa réponse rendue publique le 21 novembre dernier, Hélène Carrère d’Encausse estime que la féminisation, tout comme l’écriture « inclusive », si son emploi devait se généraliser, entraînerait « un changement structurel profond ».

Une réflexion d’ensemble est promise « d’ici la fin de l’année » par les académiciens qui devrait aboutir à un certain nombre de propositions pour « une féminisation respectueuse de notre langue et dans la continuité de notre histoire », est-il précisé.

Rappelons que le gouvernement a d’ores et déjà banni l’usage de l’écriture inclusive des textes officiels. Le premier ministre a invité l’administration par circulaire du 21 novembre 2017 « à ne pas en faire usage ».