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L’avocat des « anti-Bure » relâché après son audition devant le juge d’instruction

Me Étienne Ambroselli, avocat des opposants au projet « Cigéo », a été relâché ce matin, après avoir été placé en garde à vue. Si son ordinateur professionnel a été saisi, l’avocat ne sera pas mis en examen.

par Thomas Coustetle 22 juin 2018

Le 21 juin, sept personnes, dont Me Étienne Ambroselli, ont été interpellées dans le cadre d’une opération des forces de l’ordre sur commission rogatoire du juge d’instruction de Bar-le-Duc. Tous avaient été placés en garde à vue.

Les faits remontent à 2017. Ils concernent un départ d’incendie volontaire commis par des militants en juin dans un hôtel-restaurant du laboratoire de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui porte le projet « Cigéo », des dégradations commises à l’écothèque, un bâtiment de l’Andra, et une manifestation illégale le 15 août, au cours de laquelle de violentes altercations avaient éclaté entre opposants et forces de l’ordre.

Le projet « Cigéo » vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets les plus radioactifs ou à vie longue du parc nucléaire français. Samedi 16 juin 2018, 1 000 à plus de 3 000 personnes ont défilé dans les rues de Bar-le-Duc pour exprimer leur opposition au projet qui doit démarrer, dans sa phase pilote, en 2025.

Me Dominique Tricaud, avocat de Me Étienne Ambroselli aux côtés de Me Muriel Ruef, se dit « soulagé ». Sa garde à vue reposait essentiellement sur des motifs inopérants comme « le maintien de l’ordre » et « son activité d’avocat en lien avec la manifestation du 15 août 2017 ». Si son client est maintenant libre, Me Dominique Tricaud s’inquiète de cette « tendance actuelle », qualifiée de « dérive » qui consiste à « criminaliser les droits de la défense ». 

Dès le début de sa garde à vue, Me Étienne Ambroselli avait reçu le soutien d’une cinquantaine de ses confrères, principalement parisiens. 

Pour l’heure, Me Étienne Ambroselli ne peut plus travailler car son ordinateur est placé sous scellé dans l’attente de l’audience du JLD (juge des libertés et de la détention) qui se tiendra lundi 25 juin à 14 h 30. L’enjeu est de taille puisqu’il pourrait permettre à la partie civile d’avoir accès à des informations couvertes en principe par le secret professionnel. D’ores et déjà, le barreau de Paris sera représenté par Me Vincent Nioré, délégataire du bâtonnier du barreau de Paris.