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Article
« Des voleurs, des violeurs, des assassins » : condamnation d’Éric Zemmour
« Des voleurs, des violeurs, des assassins » : condamnation d’Éric Zemmour
Éric Zemmour est condamné pour injure et provocation à la haine racistes en raison de vives accusations proférées contre les immigrés. Les arguments qui lui ont parfois permis d’obtenir des décisions favorables sont ici fermement écartés par le juge.
Le 17 janvier 2022, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Éric Zemmour pour injure et provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée (L. 29 juill. 1881, art. 24 et 33). Étaient en cause des propos tenus lors de l’émission à laquelle il collaborait quotidiennement sur la chaîne CNews.
Les mineurs isolés, avait affirmé Éric Zemmour, sont « pour la plupart des voleurs, des violeurs, des assassins ». Leurs pays d’origine les laissent venir, puisque « ça les débarrasse de leurs voyous, de leurs chômeurs et puis, peut-être, un jour, si Allah le veut, ça conquerra la terre des infidèles tous ces gens-là ». Aussi, « ces jeunes comme le reste de l’immigration » ne doivent plus venir en France : « ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer ».
Le tribunal n’a guère de difficulté à établir que ces déclarations contiennent des termes de mépris, des invectives et sont donc injurieux, ni à démontrer qu’ils provoquent à la discrimination, à la haine ou à la violence. Sur ce dernier point, le juge souligne que les propos sont « de nature à justifier la haine et la violence des spectateurs en suscitant la détestation des immigrés en réaction à l’invasion et aux agressions décrites de la part de ce groupe ». Les arguments invoqués en défense sont successivement écartés.
La cible du propos
Éric Zemmour avançait d’abord que les mineurs isolés ne constituent « ni une nationalité, ni une race, ni une religion ». Le tribunal remarque que les propos s’en prenaient aux personnes qui ont en commun de ne pas appartenir à la nation française et s’inscrivent ainsi dans un des groupes mentionnés par la loi de 1881. Ce sont bien l’ensemble des immigrés, ou à tout le moins ceux qui revendiquent le statut de mineur isolé, qui étaient visés.
Le prévenu soutenait ensuite que son propos n’était pas répréhensible dès lors qu’il ne s’en prenait pas à l’ensemble des membres du groupe ciblé. Cette défense est déclinée de deux manières. Premièrement, à supposer que le groupe visé fût constitué des étrangers, Éric Zemmour observait que ses déclarations ne portaient pas sur tous les étrangers résidant en France, mais uniquement sur ceux qui prétendent au statut de mineur isolé. Le tribunal écarte cette lecture pour établir de manière convaincante « la généralisation [du] propos à...
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