La buvette, c’est avant tout un lieu chargé d’histoire. C’est là que les condamnés à mort attendaient la charrette, stationnée dans la cour de mai, qui les amenait se faire couper en deux place de Grève - ou place de la Concorde pour Marie-Antoinette et d’autres illustres condamnés de la révolution. Et pour aller de la salle d’audience aux cachots, on empruntait un petit escalier en colimaçon, aujourd’hui caché.
En 1956, M. Brun, premier concessionnaire, ouvre le lieu. Cuisine familiale, ambiance chaleureuse, les personnels et avocats font bientôt de la buvette l’endroit privilégié de leurs rencontres dans l’enceinte du Palais de justice. La cuisine est simple, la carte celle d’un humble bistro, et les serveuses en tenue administrent la salle avec enthousiasme et professionnalisme. La concession est reprise par son fils, qui gère l’affaire avec le même zèle. Mais les difficultés commencent à poindre à l’horizon.
Au milieu des années 90, il apparaît que le lieu n’est plus aux normes sanitaires. Thierry Brun se propose d’y faire les travaux nécessaires contre le renouvellement de sa concession. Mais cette procédure nécessitant un appel d’offres, la promesse est impossible. Le temps passe et il semble de plus en plus clair que les autorités judiciaires souhaitent fermer l’endroit. « Il aurait peut-être fallu être franc dès le départ en lui expliquant que sa buvette devrait être fermée un...